Mes bons amis,
Je dois à Fortoul une lettre, à H. une réponse, et ce que je voulais dire à l'un, j'avais besoin de le dire aussi à l'autre. D'ailleurs, vous êtes assez liés pour ne point avoir de secret entre vous deux. Vous ne recevrez donc qu'une lettre, mais aussi vous la recevrez grande, ample, pleine de paroles, sinon de pensées ; vous aurez bonne mesure.
Or donc la lettre d'H... m'a appris que vous jouissiez tous deux d'une fort bonne santé ; je vous en félicite : l'âme est bien plus à son aise quand le corps est dispos, et l'on étudie avec-bien plus de facilité, de persévérance et de fruit ; quand la douleur ne vous assiége pas matin et soir de ses importunités. J'en parle avec quelque connaissance.