Mon étrange plaisir
Tout a commencé il y a trois ans, par une chaude journée de Juillet. Je me promenais au Jardin du Luxembourg à Paris, avec un livre sous le bras pour faire bien dans ce quartier « intellectuel ». Plutôt que de lire, je m'amusais des touristes japonais en groupe, des allemands gorgés de bière qu'on entendait rire à 20 mètres, des américains bouffis de graisse et des mères de familles escortées d'enfants criards. En fait je cherchais des toilettes. Un thé glacé au gingembre et au citron vert m'avait donné brusquement une pressante envie. Pas de panneau salvateur, rien que la foule bourdonnante. De plus en plus ennuyée, je parcourais les mêmes allées depuis dix minutes, assez loin d'une sortie. Je me suis assise sur un banc, les cuisses serrées, sans espoir. Mon bas-ventre gonflait, de plus en plus douloureusement.