Dans l'une des dernières pages de ses "Cahiers", Cioran, ce penseur tragiquement solitaire et désespérément mystique, cet ermite sceptique en souffrance, qui n'a cessé, durant son existence, de crier à l'endroit des hommes et des dieux son athéisme et son nihilisme, a écrit ce court aphorisme, qui sonne comme la conclusion d'une pensée, d'une quête, d'une mystique, voire comme le souhait de sa propre épitaphe : "Dieu est, même s'il n'est pas" ...