Odil Allebaï définit l'exercice poétique comme un acte de construction ("je construis de petits édifices avec des mots, ces mots ont une forme, il faut s'en servir"), de chanter ("je compose des partitions de vocabulaire, ces mélodies courent sur un rythme, il faut qu'elles entraînent") et de peindre ("je peins à touchettes de mots afin qu'apparaissent ces formes, celles qu'à première vue, on ne perçoit pas toujours "), finalement comme une manière de décrire la réalité ("une ardeur physique, intime, me pousse au travail", "tout mon corps est là, bien sûr"). Il est loin d'une démarche décorative. "J'arpente les champs de l'émotion et de l'intuition, je cherche à m'approcher de l'au-delà...") Extrait : A quand l'apaisement des sens, ô maîtres du corps, bourreaux de l'âme, chefs de coeur ! Votre soleil m'embrase jusques aux phalanges, les doigts brûlent, la peau s'emporte, la peau s'emporte, l'eau du corps s'écoule en longues gouttes...