Ce sont des vers, jetés sur le papier, regroupés en quatrains comme des gerbes, non de bon grain mais d'ivraie.
La poésie serait-elle, par sentence de la bienséance, condamnée à ne célébrer que les ravissements, les grands sentiments, les sincères serments, toutes choses qui élèvent l'esprit vers des sommets auxquels il est légitime d'aspirer ?
Ne pourrait-elle aussi, à grand renfort de haine, de rancœur, de ressentiment, dans l'entrelacs des mots acérés comme des barbelés, non point célébrer, mais déplorer le désamour, tirant son lecteur, vers les bas-fonds que les aléas sèment parfois sur le chemin tortueux de l'existence ?
Ces vers iconoclastes, aux six pieds étriqués, comme peuvent l'être les mauvais sentiments, narrent une histoire d'amour illusoire qui commence, comme bien des histoires, par un onirisme immodéré avant de sombrer dans la jalousie et la haine, génératrices de pulsions inavouables.