J'irai danser chez l'empereur
"J'irai danser chez l'empereur" de Jef Pissard.
Le contexte historique :
1979 Giscard d'Estaing lance l'opération Barracuda pour destituer l'empereur Bokassa 1er, peut être trop proche de kadhafi qui souhaite l'aider à développer son pays grâce au pétrole et ses mines de diamants.
La rébellion couve en Centrafrique. La violence grandit entre les jeunes et l'Etat (royauté). L'armée frappe, tue, emprisonne.
Un coup d'état organisé par la France renverse Bokassa.
Le roman de l'auteur dans ce contexte :
"1977, Dan jeune étudiant rentre en scène, à la tête de l'ordre de la Basoche, il garde un lien avec après son installation à Paris. Cet ordre presque ressuscité en 1965 est un ordre estudiantin, drôle et réservé à une certaine élite d'étudiants en droit, s'avérant de gais lurons buveurs.
Ces jeunes intrépides font des blagues aux instances politiques et se retrouvent finalement inviter au couronnement se Bokassa en 77. Et sur une partie de poker c'est Dan, dit Daniel 1er qui fut désigné pour se rendre au couronnement....et le départ avancé par le royaume de Centrafrique l'oblige à assumer le canular".
J'ai vraiment apprécié connaître cette histoire et l'auteur a su bien la restituer tout en y introduisant des chansons paillardes, jeux de mots, et autres fantaisies. L'écriture de ce roman est vraiment particulière, du Jef Pissard, qui fait de lui un écrivain hors norme, bourré de talents.
J'ai aussi découvert la naissance et le règne de Bokassa grâce à la biographie en fin de roman.
Vous ne serez pas déçus en découvrant : J'irai danser chez l'empereur, qui va vous interpeller à coup sûr et peut-être vous instruire comme il en a été pour moi.
Il faut le lire pour le croire
Ce fait divers est incroyable, et pourtant… En 1977, un étudiant se fait passer pour le roi d’une contrée imaginaire et parvient à se faire inviter au couronnement de Bokassa 1er, empereur de Centrafrique ! C’est l’époque de la Françafrique, les relents coloniaux, les petits cadeaux brillants aux bons amis français… L’auteur utilise cette trame étonnante pour construire un récit hilarant, avec des situations ubuesques, mais avec une tension toujours latente, car si le canular est découvert, ses auteurs pourraient en payer les très lourdes conséquences. Il s’amuse à parsemer cette histoire de jeux de mots et de moments très drôles, mais aussi d’épisodes plus grinçants qui sont autant de rappels de la situation terrible que subissaient les centrafricains. Bref, c’est loufoque, très prenant et au final très instructif, car l’auteur nous livre des informations historiques sur le pays, et sur le personnage très trouble de Bokassa. Et avec une fin très finement ciselée | Luc Didierjean