Le Saint-Maurice est une région âpre, d'abord difficile, peu communicative, qui ne fait au colon ni avances ni promesses, ne montre à personne un visage accueillant, mais qui offre à l'industriel des ressources illimitées, les plus puissants moyens d'action et des forces inépuisables. Le jour où l'on aura suffisamment approfondi le lit de la rivière St-Maurice, entre les Grandes-Piles et La Tuque, la région qu'il arrose deviendra l'un des grands foyers industriels du continent américain. Les nombreux rapides, les cascades et les chutes, distribués sur le cours du Saint-Maurice et de ses affluents, constituent un ensemble incomparable de pouvoirs hydrauliques, en même temps que les forêts d'érable, de merisier, de cyprès, de bouleau, d'épinette et de pin, qui couvrent encore la plus grande partie du sol, pourront approvisionner de combustible, pendant une longue succession d'années, les manufactures ou les usines qu'on y aura construites.