Le voyageur, qui veut remonter le Saint-Laurent, à partir de
Montréal, et suivre l'ancienne route des lacs, illustrée par tous
les chercheurs et découvreurs du dix-septième siècle, seule
route qui fût pratiquée et possible, même jusqu'au milieu du
siècle actuel, prend rarement le bateau à Montréal même, à
moins qu'il veuille subir le long et fastidieux passage du canal
Lachine, et perdre une demi-journée dans un voyage qui n'offre
que peu de pittoresque et qu'un médiocre intérêt. Il laisse le
bateau partir de Montréal à neuf heures du matin, et le
retrouve, trente-six milles plus loin, à Coteau-du-Lac, où il
s'est rendu par le train de cinq heures, de l'après-midi.