Un manuscrit célèbre, le manuscrit 23 du fonds Digby de la Bibliothèque bodléienne, à Oxford, nous a seul conservé ce poème en 4002 vers assonancés, signé « Turoldus », qui est, de toutes les versions de la Chanson de Roland, la plus ancienne et aussi la plus belle. C'est en 1837 que Francisque Michel en procura l'édition princeps. Depuis ont paru l'édition de Francis Génin (1850), et les trois éditions de Theodor Müller (1851, 1863, 1878), et les éditions sans nombre de Léon Gautier (à partir de 1872), et celles de Boehmer (1872), de Petit de Julleville (1878), de Léon Clédat (1886), de Gaston Paris (Extraits, 1887, 7e édition, 1903), de Stengel (1900), de Gröber (1907). Or, bien que tous ces érudits se soient proposé une tâche identique, fort simple en apparence, qui était de publier pour le mieux un même texte d'après le même manuscrit, leurs éditions diffèrent les unes des autres, singulièrement. Si l'on recueillait toutes leurs corrections et toutes celles qu'ont proposées depuis quatre-vingts ans, en tant de revues de philologie, tant de commentateurs