Chez nous, le véritable roman de mœurs date de Francion. C'est là que, pour la première fois, se trouve nettement accusée la préméditation de peindre la société telle qu'elle est, de flageller des ridicules et des vices contemporains. Jusqu'alors, on n'avait guère songé à prendre sur le vif que les moines et autres papelards. Charles Sorel, lui, nous fait monter tous les degrés de l'échelle sociale. Son héros est un coureur d'aventures pour qui il n'y a qu'un pas de la rue de Glatigny au Louvre. Courtisans et courtisanes, tire-soie et tire-laine, coupe-bourses et coupe-jarrets, pages et rustres, orfévres et marchands d'orviétan, procureurs et sergents, écoliers et pédants en us, poëtes et épistoliers,