On a dit que Diderot avait collaboré activement au premier ouvrage d'Helvétius : De l'Esprit. Il est difficile et de nier cette collaboration et de la prouver. Il a sans doute fourni des pages. Il a certainement donné le point de départ : le paradoxe, comme il l'appelle, de la sensibilité afférente à la matière en général ; mais il a dû laisser Helvétius employer ces matériaux à sa façon et les mettre lui-même dans l'ordre méthodique qu'il affectionnait. Le collaborateur ou, si on l'aime mieux, l'inspirateur reprenait donc, l'ouvrage paru, son droit de critique et il n'a pas manqué de l'exercer. Il est dans ses Réflexions sur le livre de l'Esprit sympathique, mais sincère. Il reproche peut-être un peu trop -- c'est du reste l'usage de presque tous les critiques