Derrière le bureau de recrutement, sous les hangars étroits, nous sommes quelques centaines entassés. On se croirait entre les barrières d'un marché de province, un jour de foire. C'est le même grouillement d'hommes, la même rumeur joyeuse de voix, de piétinements, de cris et de gros rires. On s'appelle, on se bouscule, on discute, on s'amuse, et les nouveaux venus, musette au côté, vont grossir les groupes impatients qui se nouent, cous tendus, coudes en coin, autour des soldats du bastion. Dix demandes se croisent.