Voici une troisième traduction de Faust ; et ce qu'il y a de certain, c'est qu'aucune des trois ne pourra faire dire : Faust est traduit ! Non que je veuille jeter quelque défaveur sur le travail de mes prédécesseurs, afin de mieux cacher la faiblesse du mien, mais parce que je regarde comme impossible une traduction satisfaisante de cet étonnant ouvrage. Peut-être quelqu'un de nos grands poètes pourrait-il, par le charme d'une version poétique, en donner une idée, mais, comme il est probable qu'aucun d'eux n'astreindrait son talent aux difficultés d'une entreprise qui ne rapporterait pas autant de gloire qu'elle coûterait de peine, il faudra bien que ceux qui n'ont pas le bonheur de pouvoir lire l'original se contentent de ce que notre zèle peut leur offrir