Nous débutons par une belle œuvre de M. Iwan Gilkin. Né à Bruxelles en 1858, l'auteur de la Nuit est devenu un des maîtres de la poésie d'expression française en Belgique. Il appartient à la glorieuse lignée des Parnassiens. S'il procède de Baudelaire par l'âpreté de l'inspiration, il se rapproche des grands représentants de cette famille par l'éclat et la sûreté de la facture. Il a publié successivement les Stances dorées, la Damnation de l'artiste et les Ténèbres. C'est l'un des fondateurs et l'un des directeurs de la Jeune Belgique, importante revue littéraire qui, depuis dix-huit ans bientôt, livre le bon combat, au delà de nos frontières du nord, pour le maintien de nos traditions et la prépondérance de notre langue. Ce sont là des titres sérieux à notre gratitude.