LA chute du ministère Ollivier fut la préface de la chute de l'Empire ; on eût dit que le ministre partait en avant comme fourrier du souverain. Les vingt-cinq journées qui s'écoulèrent entre le 9 août et le 4 septembre furent insupportables, je les retrouve dans mon souvenir stériles, agitées, mal respirées, si je puis dire ; en un mot, odieuses. Les incidents qui séparent ces deux dates et pour jamais les relient dans l'histoire me sont connus ; j'étais mis au courant de ce qui se passait et j'ai pu voir se dérouler, presque heure par heure, les événements qui ont jalonné le chemin de la catastrophe. Pour donner sécurité à mon récit, j'invoque quatre autorités qui ne sont point sans valeur.