C'est le Journal d'une femme pendant les deux premières années de la Guerre. Le caractère et la situation de cette femme, Mme Pierre Ciboure, sont assez particuliers. Elle les expose dès ses premières notes, qui datent du 27 juillet 1914. Elle est seule, au château de Ganville, en Bourgogne, près de son fils René, âgé de 16 ans, qui relève à peine d'une longue typhoïde. Son mari lui a téléphoné de Paris la menace de guerre. Elle écrit : « Je n'ai pour confident que ce papier. Au fond, je n'en ai jamais eu d'autre. J'ai toujours été une silencieuse. Si je parle, c'est pour parler franc. Alors, je gêne et je m'arrête... Je crois bien que mon mari m'a encore repliée sur moi-même. Brusque et jovial, avide et pressé, il m'a toujours déconcertée.