Madame Necker se proposoit de revoir cet estimable écrit sur le Divorce, et d'y ajouter de nouvelles idées, lorsque les progrès d'une longue maladie ont affoibli ses forces. Je ne sais si jamais elle l'eût fait paraître, tant elle avoit d'indifférence pour les applaudissemens qu'on décerne aux talens de l'esprit. Je pouvois seul l'y déterminer, et je l'aurais fait aisément, en lui représentant qu'un ouvrage rempli des plus beaux sentimens de morale et de piété seroit utile aux hommes. Je le confie donc à l'impression sans aucun scrupule. La pureté du style y rivalise, en quelque manière, avec la pureté des pensées ; et, sûrement, les amis de l'auteur, les amis d'une femme si rare et si digne de leurs regrets, conserveront avec un tendre respect ce souvenir de son passage sur la terre et la dernière empreinte d'une âme toute céleste.