Pottier fut et demeurera un des plus vaillants glorificateurs de la Commune de Paris, le chantre incomparable des souffrances et des révoltes du prolétariat. Mais ce qui surtout le caractérise, c'est sa confiance inébranlable en l'avenir. C'est en vain que les Cavaignac et autres Lamoricière ont, en Juin 1848, couché sur les rouges pavés de Paris les quatorze mille ouvriers que la brutale fermeture des ateliers nationaux leur avait offerts comme autant de cibles humaines ; c'est en vain que les héroïques efforts des derniers combattants de Mai 1871 sont venus se briser contre la « plus belle armée du monde », ainsi qu'osait s'exprimer Thiers-le-Sinistre, après le massacre épouvantable de trente mille prisonniers, durant la semaine sanglante : reprenant sa plume vengeresse, Pottier, que la mort a épargné, offre à la classe ouvrière, qui pleure ses fils les plus nobles, un chant de combat et de revanche que l'univers prolétarien a adopté : nous entendons parler de l'Internationale !