Dans le Paris de la fin du XIXe siècle, le narrateur, encore adolescent, fait part au lecteur de ses observations et de son ressenti. D'une santé fragile, il est toujours à la merci d'un refroidissement qui tournerait en crise d'asthme fatale. Il est de plus, à tous égards, d'une sensibilité exacerbée. Dans sa famille issue de la haute bourgeoisie, il grandit entouré de l'affection étouffante mais pourtant chérie de sa mère, de sa grand-mère, et même de son père qui lui voue une rude tendresse. Dans ce tome, il assiste pour la première fois à une représentation théâtrale, véritable aventure qu'il prépare comme un expédition : il va voir la Berna, illustre tragédienne, coqueluche des gazettes, dans le rôle de Phèdre qu'il connaît bien. Il s'attend à être transporté par le ton que la diva mettra sur les mots, leur insufflant vie et l'emmenant au plus haut du plaisir. Aussi est-il fort étonné de ne pas trouver le sublime au rendez-vous : le décalage entre ses attentes et la réalité est patent, décalage d'autant plus étonnant qu'il est le seul à ne pas être au diapason de l'extase convenue : on est venu entendre la Berma, on se doit d'être transporté