L'après-midi du dimanche 28 juin, c'était le Grand Prix de Longchamp. Mme Poincaré et moi, nous devions, suivant l'usage, aller le voir courir. Nous sommes partis par un temps splendide, avec l'équipage à la daumont, et dans les allées du Bois se pressait sur notre passage une foule insouciante et joyeuse. On ne dira jamais assez les services que rend le soleil à la popularité des chefs d'État. Nous avons trouvé, dans la tribune présidentielle, les présidents des Chambres et le corps diplomatique. Un buffet était dressé à l'intention de nos hôtes. La pureté du ciel, l'affluence des spectateurs, l'élégance des toilettes, la beauté du champ de courses dans son immense cadre de verdure, tout nous annonçait une après-midi charmante.